jeudi 9 octobre 2025

Unité du Corps-Esprit avec l'Univers

 Suite et fin du texte de Nishijima Roshi


Unité du corps et de l’esprit dans l’instant présent



D’ordinaire, nous pensons qu’il existe quelque chose que nous appelons « l’esprit » et autre chose que nous appelons « le corps », et que ces deux entités sont séparées, bien qu’elles exercent une grande influence l’une sur l’autre.


Dans le bouddhisme, nous considérons que le corps et l’esprit sont les deux faces d’une même réalité, que nous appelons « moi-même », mais que nous ne pouvons en vérité jamais saisir complètement.

Nous croyons que tout phénomène mental possède un aspect physique, et que tout phénomène physique possède un aspect mental.
Nous ne croyons pas à l’existence indépendante d’une entité appelée « esprit », séparée du corps physique, du cerveau, du système nerveux, etc.



Lorsque nous nous asseyons en zazen, puisque nous ne concentrons pas notre attention sur les pensées ou les perceptions, notre corps et notre esprit existent sans division, unifiés dans l’instant présent.


Lorsque notre esprit est dans son état ordinaire et que notre système nerveux autonome est équilibré, nous sommes dans l’état d’équilibre du corps et de l’esprit.


Unité avec l’univers

Lorsque nous pratiquons le zazen, non seulement pouvons-nous dire que le corps et l’esprit ne font qu’un, mais nous sommes aussi assis dans un état où il n’existe plus de distinction entre nous-mêmes et les circonstances extérieures — le monde qui nous entoure.


La plupart des gens ont, à un moment ou à un autre, fait l’expérience de ce simple sentiment d’unité avec toutes choses ; or, dans le zazen, nous pouvons remarquer qu’il ne s’agit pas seulement d’un sentiment, mais de l’état réel des choses, tel qu’il se manifeste dans l’instant présent.

Lorsque nous sommes assis en zazen, nous sommes un avec l’univers, et cet état englobe toutes les choses et tous les phénomènes.


En ce sens, bien que nous fassions l’expérience de cet état, nous ne pouvons pas le saisir intellectuellement. Nous ne pouvons pas le décrire de façon complète.


Nous appelons cet état « ineffable », ou « dharma », ou encore « vérité » ou « réalité ».
Mais même ces mots sont insuffisants pour décrire l’état simple et originel auquel nous revenons dans la pratique du zazen.


Harmoniser le corps — un système nerveux autonome équilibré

Dans le zazen, nous nous asseyons sur un coussin posé au sol, les deux jambes croisées, le bas du dos, le haut du dos et la tête tenus droits, verticalement alignés. Maintenir la colonne vertébrale droite a un effet direct et immédiat sur le système nerveux autonome, qui contrôle de nombreuses fonctions de notre corps. Ses effets incluent la régulation du rythme et de la force de contraction du cœur, la constriction et la dilatation des vaisseaux sanguins, la contraction et la relaxation des muscles lisses de divers organes, la capacité de focalisation des yeux et la taille des pupilles, ainsi que la sécrétion d’hormones par diverses glandes directement dans la circulation sanguine.





Le système nerveux autonome est composé de deux sous-systèmes : le système nerveux sympathique et le système nerveux parasympathique.

Lorsque le système sympathique est stimulé, notre rythme cardiaque augmente, les artères et les veines se contractent, les poumons se relâchent et les pupilles se dilatent ; en résumé, nous devenons tendus et vigilants.

Lorsque le système parasympathique est stimulé, c’est l’inverse qui se produit : le rythme cardiaque diminue, les artères et les veines se dilatent, les poumons se contractent et les pupilles se resserrent.

Lorsque le système sympathique est stimulé, notre rythme cardiaque augmente, les artères et les veines se contractent, les poumons se relâchent et les pupilles se dilatent ; en résumé, nous devenons tendus et vigilants.

Lorsque le système parasympathique est stimulé, c’est l’inverse qui se produit : le rythme cardiaque diminue, les artères et les veines se dilatent, les poumons se contractent et les pupilles se resserrent.

On voit donc que ces deux systèmes préparent le corps à une réponse active ou passive — ce qu’on appelle parfois le syndrome du « combat ou de la fuite ».

Lorsque l’effet des deux systèmes sur les organes est équilibré, nous ne sommes ni prêts à combattre, ni prêts à fuir ; nous sommes dans un état normal.

Les nerfs parasympathiques émergent de la moelle épinière à la base de la colonne (au niveau des deuxième, troisième et quatrième vertèbres sacrées) et à travers les vertèbres crâniennes du cou, tandis que les nerfs sympathiques émergent de la moelle épinière à travers les vertèbres situées au milieu du dos (des vertèbres T1 à L2).

Maintenir la colonne vertébrale normalement droite, avec la tête reposant bien d’aplomb sur le sommet de la colonne, minimise la compression des nerfs de ces deux systèmes aux points où ils émergent des vertèbres, et garantit un apport sanguin ininterrompu, leur permettant de fonctionner normalement.

Lorsque les systèmes parasympathique et sympathique fonctionnent tous deux correctement, ils agissent en opposition pour nous donner un état d’équilibre du corps et de l’esprit : ni trop tendu, ni trop relâché, ni trop optimiste ni trop pessimiste, ni trop agressif ni trop passif.
C’est cet état physique d’équilibre du système nerveux autonome qui engendre ce que nous appelons un corps-esprit équilibré.

De plus, s’asseoir dans une posture verticale, où la force de gravité agit le long de la colonne jusqu’au bassin, place le corps dans une position où ses réflexes peuvent fonctionner efficacement pour intégrer le fonctionnement de l’ensemble du corps.

jeudi 2 octobre 2025

Qu'est-ce que nous expérimentons en zazen ?

Vous trouverez ci-dessous la traduction d'un court texte de Nishijima Roshi intitulé qu'est-ce que nous expérimentons en zazen : 

Partie 1 C'est différent de la pensée ...

" L’état du zazen est sans intention et se distingue de la pensée. 

Cette affirmation peut sembler étrange, car nous avons l’habitude de croire que nous pensons sans arrêt. Pendant le zazen, nous évitons de suivre volontairement un enchaînement de pensées en nous concentrant sur le maintien de la posture. Bien sûr, des pensées et des images surgissent spontanément dans la conscience, mais elles n’ont pas d’importance. 

Lorsque nous remarquons que nous sommes en train de penser à quelque chose, il suffit simplement d’arrêter. Si nous corrigeons notre posture, la pensée ou l’image disparaît, la conscience s’éclaircit peu à peu et un sentiment de paix s’installe. Dans cet état paisible et équilibré, nous sommes dans cet état « différent de la pensée ».

Cependant, si nous cherchons intentionnellement à atteindre cet état différent de la pensée, nous ne pouvons jamais y parvenir. Quand, au cours du zazen, l’esprit est rempli de pensées et d’émotions, il faut le laisser tel qu’il est. Les préoccupations montent alors à la surface pour se dissiper dans l’univers. 

Ainsi, en revenant simplement à la posture, nous retrouvons naturellement notre état originel au fil de la pratique."

A suivre...

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