Suite et fin du texte de Nishijima Roshi
Unité du corps et de l’esprit dans l’instant présent
D’ordinaire, nous pensons qu’il existe quelque chose que nous
appelons « l’esprit » et autre chose que nous appelons « le
corps », et que ces deux entités sont séparées, bien qu’elles
exercent une grande influence l’une sur l’autre.
Dans le bouddhisme, nous considérons que le corps et l’esprit
sont les deux faces d’une même réalité, que nous appelons «
moi-même », mais que nous ne pouvons en vérité jamais saisir
complètement.
Nous croyons que tout phénomène mental possède un aspect
physique, et que tout phénomène physique possède un aspect
mental.
Nous ne croyons pas à l’existence indépendante d’une
entité appelée « esprit », séparée du corps physique, du
cerveau, du système nerveux, etc.
Lorsque nous nous asseyons en zazen, puisque nous ne concentrons
pas notre attention sur les pensées ou les perceptions, notre corps
et notre esprit existent sans division, unifiés
dans l’instant présent.
Lorsque notre esprit est dans son état ordinaire et que notre
système nerveux autonome est équilibré, nous sommes dans l’état
d’équilibre du corps et de l’esprit.
Unité avec l’univers
Lorsque nous pratiquons le zazen, non seulement pouvons-nous dire
que le corps et l’esprit ne font qu’un, mais nous sommes aussi
assis dans un état où il n’existe plus de distinction entre
nous-mêmes et les circonstances extérieures — le monde qui nous
entoure.
La plupart des gens ont, à un moment ou à un autre, fait
l’expérience de ce simple sentiment d’unité avec toutes choses
; or, dans le zazen, nous pouvons remarquer qu’il ne s’agit pas
seulement d’un sentiment, mais de l’état réel des
choses, tel qu’il se manifeste dans l’instant présent.
Lorsque nous sommes assis en zazen, nous sommes un avec
l’univers, et cet état englobe toutes les choses et tous
les phénomènes.
En ce sens, bien que nous fassions l’expérience de cet
état, nous ne pouvons pas le saisir intellectuellement. Nous ne
pouvons pas le décrire de façon complète.
Nous appelons cet état « ineffable », ou « dharma », ou
encore « vérité » ou « réalité ».
Mais même ces mots sont
insuffisants pour décrire l’état simple et originel
auquel nous revenons dans la pratique du zazen.